Une filière inclusive
Un rôle indispensable dans les équilibres agricoles

Couvrant 55% de la Surface Agricole Utile (SAU) de l’île¹ la canne à sucre joue un rôle clé indispensable dans le développement de l’agriculture réunionnaise.</sup »>

• Près de 2 400 exploitations cannières²

• 40% des exploitations de l’île ont comme culture pivot la canne à sucre²

• En moyenne 10% des surfaces des exploitations cannières sont dédiées à l’élevage ou à la production de fruits et légumes²

• Depuis la réforme foncière de 1960, tous les agriculteurs en canne à sucre sont installés en tant que chefs d’exploitation

La filière Canne-Sucre joue un rôle clé dans l’équilibre et la résilience des exploitations agricoles de l’île et constitue une réponse aux enjeux de souveraineté alimentaire.

¹ DAAF de La Réunion, Mémento 2024, Agreste, décembre 2024, disponible ici.
² Reporting foncier 2023 : CTICS, DAAF, TOI, SSR

Laëtitia Velechy
Technicienne Agricole, Pôle canne des Tamarins

« La culture de la canne à sucre est un savoir-faire transmis de génération en génération, emblématique de La Réunion – qui a su faire preuve de résilience et évoluer au fil des années pour s’adapter aux nouveaux enjeux. »

 

Une culture semi-pérenne
adaptée au relief et au climat de l’île

Au XVIIe siècle, les premiers habitants débarqués sur l’île ont commencé à produire des plantes vivrières (maïs, fruits et légumes…), du café et un peu de canne à sucre.

Ils découvrent avec enthousiasme que tout pousse à La Réunion et s’essaient ainsi à de nombreuses cultures. Le café connait alors un véritable essor sur l’île jusqu’en 1806, où un épisode pluvieux intense ravage la majorité des exploitations de café, mais également de maïs et les plantes vivrières de l’île. La canne à sucre, disposant d’un système racinaire très profond, encore en repousse en période cyclonique, s’est avérée plus résistante que les autres cultures. À la suite d’une conjonction d’évènements politiques et grâce au savoir-faire d’hommes passionnés, la canne à sucre s’est vite imposée comme une évidence pour La Réunion. Elle bénéficie de nombreux atouts : filière agro-industrielle, diversité des produits et co-produits, rôle clé à l’exportation, durabilité, lutte biologique contre les nuisibles et les maladies, meilleure résistance aux cyclones, rôle dans la retenue des sols ou encore son économie circulaire…

Une culture
socle de l’agriculture réunionnaise

Les agriculteurs s’appuient sur la canne à sucre pour diversifier leurs exploitations et développer des cultures plus fragiles ainsi qu’une diversité de produits locaux, avec un risque maîtrisé.

Les exploitations réunionnaises sont diversifiées, plus de 40 % des exploitations de l’île ont pour culture pivot la canne à sucre. Elles consacrent en moyenne 10% de leurs parcelles à d’autres cultures²  (élevage, maraîchage ou encore arboriculture).

Cette diversification agricole développée en s’appuyant sur la canne à sucre participe à répondre aux besoins locaux en produits agricoles. Elle constitue une voie essentielle pour tendre vers une plus grande autonomie alimentaire en produits frais dans l’île.

² Reporting foncier 2023 : CTICS, DAAF, TOI, SSR

La Réunion affiche un résultat remarquable : plus de 70% d’autosuffisance sur les produits agricoles frais, plus que dans tout autre territoire ultramarin.

Une culture sécurisée
par l’industrie sucrière

La canne à sucre est la culture pivot de près de 40% des exploitations de l’île et demeure leur principale source de revenu.

Afin de garantir l’équilibre des exploitations et du modèle agricole réunionnais, à la demande des pouvoirs publics, l’industrie sucrière s’est engagée à maintenir une double garantie pour les agriculteurs en canne à sucre :

• Garantie de débouchés par un engagement d’achat de toutes les cannes saines, loyales et marchandes

• Garantie d’un prix minimum en fonction de la qualité des cannes livrées

Tous ces éléments sont contractualisés dans un contrat de long terme entre les planteurs, l’industrie sucrière et les pouvoirs publics : La Convention Canne. La convention en vigueur est la Convention Canne 2022-2027.

Un modèle agricole
équilibré

Le modèle agricole réunionnais qui en résulte est équilibré entre les produits de l’élevage, les fruits et légumes et la canne à sucre qui sont complémentaires :
EN RÉPARTITION
DES ESPACES
EN VALEUR
DE PRODUCTION

Des filières agricoles
interdépendantes

Des synergies avec l’élevage

La filière Canne-Sucre approvisionne les filières animales en alimentation pour le bétail, ainsi qu’en fourrage et litières de qualité, couvrant environ le tiers de leurs besoins.

Les champs de canne à sucre constituent quant à eux, des surfaces indispensables au développement de l’élevage puisqu’ils permettent l’épandage de ses effluents.

Des complémentarités avec les filières fruits et légumes

Les filières végétales bénéficient des produits et des co-produits de la filière :

• Paille de canne utilisée comme protection du sol en maraîchage et en arboriculture,

• Ecumes de sucreries et cendres de bagasse entrant dans la composition d’amendements ou de composts…

Le modèle agricole réunionnais constitue un exemple unique d’interdépendance et de synergies entre les différentes filières agricoles et de l’élevage.

Découvrez toutes les synergies entre les différentes filières de production locale

Un modèle
projeté dans l’avenir

Comité de transformation

En 2019, à la demande du Président de la République, toutes les filières de production réunionnaises ont étudié tous les scénarii possibles pour accroitre la couverture des besoins alimentaires de La Réunion.
Ces travaux ont abouti en 2021 à l’évaluation des besoins de chacune des filières locales pour accroitre au maximum leur production et répondre davantage aux besoins de la population réunionnaise, en tenant compte des contraintes du territoire.

Les besoins fonciers à horizon 2030
identifiés par les filières :
A horizon 2030, le taux de couverture des besoins alimentaires (frais, transformé, congelé) par les filières locales pourrait atteindre :

Ainsi la SAU augmenterait pour le développement des filières d’élevage et fruits et légumes de 5 000 ha à horizon 2030¹ et de 3 000 ha pour la canne à sucre.

Or, un potentiel de près de 12 200 ha² de terres en friches ou temporairement non exploitées, potentiellement valorisable pour l’agriculture, a été identifié :

• 7 500 ha se situent dans les terroirs favorables à la production de canne à sucre,

• 4 700 ha se situent dans les terroirs favorables à l’élevage et aux autres productions végétales.

Ainsi, aujourd’hui les friches agricoles seraient suffisantes
pour couvrir les besoins de développement des filières
d’élevage, fruits et légumes et de la canne à sucre à
horizon 2030.
Les Etats Généraux de la Canne 2025

Face aux difficultés auxquelles est confrontée la filière, l’ensemble des institutions publiques, l’État, la Région, le Département et les organisations professionnelles, Chambre d’Agriculture, CPCS, ont décidé de se mobiliser ensemble autour d’un même objectif : bâtir un avenir durable pour cette filière historique et stratégique, au cœur des équilibres agricoles, économiques et environnementaux du territoire.

Découvrez cette démarche inédite et consultez l’ensemble des documents disponibles :

Indicateurs clés

¹ DAAF de La Réunion, Mémento 2024, Agreste, décembre 2024, disponible ici.
² Reporting foncier 2023 : CTICS, DAAF, TOI, SSR